Portugal : un pays en plein redressement économique
Avec une politique pourtant opposée aux demandes de la Commission européenne, le Portugal n’a presque plus de déficit budgétaire, a fait baisser son chômage et bénéficie même d’une des meilleures croissances de la zone euro.
Alors qu’il a récemment connu des incendies meurtrier, le Portugal connaît une note positive.
Un pays au bord du gouffre
En 2014, le pays est frappé de plein fouet par la crise de la dette de la zone euro, qui l’a obligé à demander un plan d’aide international à Bruxelles. Le pays avait traversé trois années de récession avant de renouer avec la croissance en 2014.
Il y a un an, en juillet 2016, la Commission européenne entamait une procédure pour “déficit excessif” contre le gouvernement de Lisbonne. Le Portugal risquait une amende, selon Bruxelles, puisque il était censé ramener son déficit à 2,5 % de son PIB en 2015 au lieu des 4,4 % annoncés. Pour cela, la Commission Européenne préconisait au pays de réduire ses déficits par la baisse des dépenses publiques, des réformes structurelles du travail visant à “assouplir” les droits des salariés, ou en abaissant les protections sociales. Pourtant, depuis 1 an et demi, c’est la situation inverse qui a été pratiquée par le Portugal. Une situation qui semble avoir irrité Bruxelles au printemps 2016, lors des annonces de Lisbonne.
Un gouvernement socialiste au pouvoir
Depuis novembre 2015, c’est un gouvernement socialiste qui est au pouvoir dans le pays. Ce dernier a décidé de pratiquer une politique contraire au gouvernement précédent, de droite. En effet, la droite avait gelé le salaire minimum et les pensions de retraites, augmenté les impôts, et réduit les aides publiques. Ce qui n’avait pas permis de réduire le déficit budgétaire ni le chômage significativement, mais avait fait exploser la précarité et la pauvreté dans le pays. Alors que les choix économiques et sociaux du gouvernement actuel se sont portés sur une politique clairement anti-austéritaire et antinomique.
En effet, le premier ministre, António Costa, applique depuis 2 ans des réformes qui avaient été déclarées dans son programme de coalition. Des réformes assumées contraires au gouvernement précédent :
La politique d’austérité suivie ces dernières années a eu pour conséquence une augmentation sans précédent du chômage avec des effets sociaux dévastateurs sur les jeunes et les citoyens les moins qualifiés, ainsi que les familles et les milliers de Portugais au chômage. Elle a été aussi associée à une dévalorisation de la dignité du travail et des droits des travailleurs
Un boom aidé par le tourisme et l’immobilier
Cette nouvelle politique s’est traduite pas l’augmentation du salaire minimum portugais passant de 505 à 557 €. Puis des mesures économiques mais aussi de relance du pouvoir d’achat ont été prises. L’Etat a décidé d’augmenter les retraites et les allocations familiales, de baisser les impôts pour les salariés les plus modestes, ou même d’arrêter les privatisations de services et d’infrastructures publics, programme de lutte contre la précarité. Sur le plan purement économique, la stratégie portugaise n’a donc pas été en accord avec les demandes de la Commission et se sont pourtant avérées payantes. Le gouvernement pense que la hausse des revenus a été en faveur des Portugais. En effet, elle a redonné confiance aux investisseurs, aux entreprises, et la demande interne a augmenté.
Effectivement la croissance économique du Portugal a dépassé toutes les attentes au premier trimestre 2017, une embellie tirée par le boom du tourisme et de l’immobilier.