À l'époque, la commercialisation des villas plutôt cossues sur le domaine avait fait un carton. Dans les années 80-90, beaucoup d'opérateurs se sont appuyés sur ce modèle pour développer de nouveaux complexes un peu partout en France. Mais depuis, ce marché tourne plutôt au ralenti. Il est vrai qu'au fil des crises certains complexes golfiques ont peiné à trouver leur équilibre. « Aujourd'hui, développer de tels aménagements est complexe, note Philippe Béguin, directeur du golf de Saint-Andréol (Var), créé par le groupe japonais Kajima. Les terrains sont difficiles à trouver et, écologiquement parlant, ces opérations sont assez mal perçues. » De plus, le nombre de licenciés de golf diminue : 422 400 licenciés en 2012, 407 600 en 2015. Il faut dire qu'une carte de licencié coûte au moins 2 500 € par an. Mais la Ryder's Cup en 2018 à Paris pourrait relancer l'intérêt pour ce sport et doper les projets de développement. En attendant, c'est surtout le marché de la revente qui anime les transactions des amateurs de green. Qui n'attire d'ailleurs pas que les golfeurs, mais aussi les amateurs de cadre verdoyant, de calme, de sécurité.
D'autres destinations s'imposent aux passionnés de golf. L'Espagne, par exemple, où, entre Gérone et Barcelone, au coeur de la Costa Brava, PGA Catalunya Resort - lauréat du prestigieux titre des International Property Awards 2015-2016 - poursuit son développement immobilier sur golf au beau milieu d'un domaine de 300 hectares. Lancé en 2012, il connaît un vif succès. « Sur les 372 lots, 204 unités ont été mises sur le marché et 154 ont été vendues », lance Alexis Delmege, senior PR consultant. Une quinzaine d'appartements restent à vendre, à partir de 385 000 € (90 m2). Des terrains et des maisons peuvent également y être acquis. À La Selva, compter 1,1 million pour une villa de 160 m2 avec 330 m2 de terrain. À La Vinya, une villa très contemporaine de 400 m2, s'affiche à 2,30 millions. La Pineda en cours de développement accueillera bientôt 9 villas et 2 immeubles.
Au Portugal, « des resorts créés dans les années 80-90 proposent encore des développements près de Porto, Lisbonne et surtout dans l'Algarve », explique Cécile Gonçalves, de Maison au Portugal. À Vale do Lobo, un des plus prestigieux resorts, un luxueux appartement de 125 m2 se négocie 690 000 € et une maison jumelée de 150 m2 à 925 000 €. Mais, pour une villa individuelle, compter 2,60 millions. Moins luxueux, Obidos, au nord de Lisbonne, est plus abordable. Des maisons de 180 m2 avec vue sur mer s'y affichent à 895 000 €. « Beaucoup de golfeurs n'hésitent pas à acheter en dehors du golf, car c'est moins cher », poursuit Cécile Gonçalves. Une maison de 150 m2 se déniche à 349 000 €. Et elle n'aura pas de charges aussi élevées que dans un domaine golfique. Dans l'océan Indien, l'île Maurice est aussi un petit paradis pour golfeurs.
Plusieurs complexes y sont développés, notamment à Bel Ombre (Valriche) ou encore à Anahita Mauritius, sans doute le plus luxueux. Dans l'est de l'île, réalisé autour du Four Seasons Golf Club, au parcours de 18 trous dessiné par Ernie Els, le célèbre champion de golf sud-africain, Anahita Mauritius s'inscrit dans un cadre enchanteur, en face de l'île aux Cerfs. Plages privées, piscine à débordement, restaurants, boutiques, centres de bien-être et de remise en forme.. ajoutent à l'attrait du golf. Sur les 325 lots prévus, 185 ont déjà été vendus. Des opportunités subsistent donc. « On peut y acheter une villa de 190 m2 avec 3 chambres autour de 980 000 € », lance Hugues Jannet, d'Alteo Property - Hospitality. En outre, 12 villas y sont commercialisées, conçues par Alistair Macbeth (de 500 à 700 m2) sur des terrains de 1 900 à 3 200 m2. Leur prix ? Entre 2,70 et 6,20 millions. Mais le succès de Maurice ne tient pas qu'à ses golfs. Sa fiscalité est un puissant atout. À condition de décrocher un permis de résident et d'y vivre plus de six mois par an, le taux d'imposition sur les revenus s'établit à 15 % et il n'y a taxation ni sur les plus-values ni sur les successions (sous certaines conditions)..